Découvrez à travers l’expérimentation d’affaires comment décomplexifier un projet de mobilité durable, accélérer votre apprentissage et construire une solution à forte valeur ajoutée pour le covoiturage

Lorsqu’on parle de solutions en mobilité, est-ce compliqué ou complexe pour vous?

Pour illustrer les différences entre les deux concepts, nous vous partageons une métaphore du français Jean-François Zobrist citée dans le livre « Reinventing Organizations » de Frédéric Laloux :

« Un avion […] est un système compliqué. Il est composé de millions de pièces qui doivent fonctionner ensemble sans accroc. Mais tout est sur plan; si l’on change une pièce, on est normalement en mesure d’anticiper toutes les conséquences qui en découleront. Une assiette de spaghettis, elle, est un système complexe. Même si elle se limite à quelques dizaines de pièces, il est virtuellement impossible de prédire ce qui se passera si l’on tire sur l’extrémité d’un spaghetti qui dépasse de l’assiette ».

S’attaquer à un problème complexe, c’est traiter des informations incomplètes ou inexactes, en considérant plusieurs aspects ou points de vue à la fois (social, économique, éthique, culturel, entre autres). Cela signifie même établir des critères pour évaluer la valeur de la solution proposée, toujours en fonction des informations disponibles à l’heure actuelle.

Compte tenu des différents acteurs qui font partie de la mobilité, y compris des opérateurs de services, des différents types d’utilisateurs, des autorités régionales et municipales, etc, la mobilité peut être considérée comme un système complexe.

Le point de rencontre entre expérimentation et mobilité, le cas du covoiturage

Nous avons observé lors de nos interventions qu’il y a une tendance à penser qu’en mobilité il n’est pas possible de réduire la taille d’un projet et de faire des tests avant de le mettre en œuvre. Cependant, l’expérimentation d’affaires est l’outil idéal pour, étape par étape, décomplexifier la mobilité de nos jours.

En ce sens, loin de forcer une solution sur le marché, l’expérimentation permet de l’insérer naturellement, même dans un domaine aussi complexe que la mobilité durable et dans ce cas précis un projet d’autopartage.

« Les gens quand ils pensent en expérimentation ont l’impression que c’est un processus qui va les ralentir. Néanmoins, cette approche accélère l’apprentissage. Et plus l’apprentissage est rapide, plus la solution qui se développe va s’insérer facilement au marché, car on comprend ce qui se fait et pourquoi on le fait », dit Sylvain Ethier pour démystifier une fausse croyance liée à ce cadre de travail.

Une posture d’exploration pour la validation et invalidation des évidences

En tant que guide du cycle d’expérimentation, Sylvain a accompagné un projet de recherche de la Fabrique des Mobilités Québec (FabmobQc) dont le but était d’explorer les possibilités d’intégration d’un registre de covoiturage afin de favoriser l’autopartage au Québec.

Cette initiative, qui s’est déroulée en septembre 2020, avait comme hypothèse principale qu’un registre va améliorer la mise en place des campagnes de covoiturage. Et quand nous parlons de registre ça veut dire cet outil pour faire le suivi des covoitureurs et des utilisateurs du service. L’objectif, donc, était de mieux comprendre le processus de mise en place de campagnes de covoiturage.

Pour ce faire, nous avons adopté une posture d’exploration, plutôt que d’offrir une solution. « Au lieu de dire aux personnes qui mettent en pratique les campagnes de covoiturage dans le sens : j’ai une solution pour toi, on a plutôt posé des questions : comment fais-tu pour mettre en place les campagnes? Quelles sont tes alternatives? Quels sont tes blocages? Et après présenter la solution : est-ce que ça pourrait t’aider? », a expliqué Sylvain.

Avec cette approche, ce que nous cherchons est de connaître rapidement les besoins de l’utilisateur visé et si cette personne (qui mène les campagnes) voit de la valeur dans la solution proposée afin de la tester.

Autres découvertes

Parmi les découvertes de cet accompagnement, nous soulignons deux choses : un résumé d’un sondage, qui est devenu un outil de communication, et la première hypothèse invalidée.

Le sondage fait auprès des organisations concernées (Ex : à Montréal, Montérégie, Bas Saint Laurent) est composé d’un rapport à la fin, un résumé qui englobe le nombre de personnes visées, le budget projeté, entre autres détails. Ce document a attiré l’attention des répondants pour mieux expliquer à leur réseau ce qu’ils veulent faire. « Est-que la première étape pour livrer de la valeur est d’aider les gens à présenter la campagne (côté communication) »?

Un autre point fort qui a révélé ce cycle d’expérimentation concerne à la première hypothèse invalidée, la de supposer qu’un incitatif monétaire amènerait les gens à utiliser davantage le covoiturage. « Ce n’est pas aussi facile », a reconnu Sylvain. « Est-ce que le meilleur incitatif est l’argent? Pourquoi pas une place pour stationner autour du travail ou au centre ville, par exemple? Pourquoi ne pas valoriser le temps de l’utilisateur »?, a-t-il ajouté.

Pour en savoir plus, allez découvrir les réponses à ces questions et plus encore dans cette entrevue en format podcast ou vidéo qui était dédié à l’expérimentation appliquée au covoiturage en compagnie de Sylvain Ethier, cofondateur de Fabrique_A.

 

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